
Politique monétaire de la BCE : statu quo face à l’inflation et marchés sous tension
Après un week-end prolongé, les marchés financiers connaissent un regain de volatilité. Les rendements des Treasuries américains repartent à la hausse, le dollar se raffermit et l’or atteint un nouveau record historique au-dessus de 3 500 USD l’once. Dans ce contexte, la Banque centrale européenne (BCE) réaffirme sa ligne directrice : stabilité des taux, vigilance accrue face aux risques inflationnistes.
La BCE maintient sa ligne : stabilité, mais prudence
Christine Lagarde puis Isabel Schnabel ont réitéré la volonté de la BCE de conserver ses taux inchangés. Toutefois, Schnabel souligne que la politique actuelle pourrait être légèrement accommodante, indiquant que les taux ne sont pas encore considérés comme véritablement restrictifs.
👉 Ce positionnement vise à préserver la crédibilité monétaire, sans toutefois fermer la porte à de futures hausses si l’inflation repart.
Les risques inflationnistes restent orientés à la hausse
La BCE identifie plusieurs facteurs de tension :
- Hausse des salaires dans la zone euro
- Prix de l’énergie toujours volatils
- Incertitudes géopolitiques persistantes
Même si les derniers chiffres montrent un ralentissement, Schnabel préfère jouer la carte de la vigilance. Le statu quo pourrait donc durer, avec un scénario de baisse des taux reporté au-delà de 2026.
Une stratégie “data-dependent” assumée
Refusant tout calendrier pour une baisse des taux, la BCE rappelle que les effets du resserrement monétaire sont encore en cours de transmission. En conséquence :
- Les anticipations de baisse rapide sont jugées prématurées.
- Les taux courts devraient rester ancrés autour de 2 % sur les maturités 2–5 ans.
- Le marché doit s’attendre à une longue phase de statu quo.
Marchés émergents : focus sur l’Europe centrale et la Turquie
Les banques centrales des marchés émergents poursuivent des politiques contrastées :
- Pologne : baisse de 25 pb attendue le 3 septembre, sur fond de tensions fiscales.
- Hongrie : fin des baisses de taux en 2025.
- Turquie : inflation estimée à 34,2 % en août, hausse de 300 pb attendue.
- LatAm : les devises restent attractives grâce à un carry élevé et des politiques crédibles.
- Frontier markets : positions stratégiques (long EGYTB, short USD/KZT, short USD/NGN).
Zoom Afrique : incertitudes autour du FMI au Kenya
Le cas du Kenya illustre bien la fragilité des marchés africains. Des rumeurs évoquent un report du programme FMI jusqu’après les élections de 2027, sans confirmation officielle.
Forces fondamentales du Kenya :
- Réserves de change record (10,9 Mds USD)
- Déficit courant limité (1,6 % du PIB)
- Taux réels positifs (+5 %)
Malgré ces atouts, le scepticisme des investisseurs reste fort. Si la nervosité persiste, la banque centrale kényane pourrait être contrainte d’ajuster ses taux directeurs (objectif terminal : 8,5 %).
Autres actualités économiques et géopolitiques
- L’or dépasse les 3 500 USD l’once, un record.
- Nestlé licencie son directeur général pour relation non déclarée.
- Airbus livre 60 appareils en août, vise 820 sur l’année.
- Audi repense sa stratégie et cible 2 millions de ventes annuelles.
- Rumeurs d’un GPS brouillé forçant un atterrissage d’urgence pour l’avion d’Ursula von der Leyen.
Conclusion : une BCE en statu quo stratégique
Isabel Schnabel s’impose comme garante de la crédibilité monétaire européenne. Son message est clair : pas de relâchement prématuré. La BCE entre dans une phase prolongée de statu quo, prête à agir si l’inflation repart.
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