
La BCE maintient ses taux directeurs : inflation stabilisée autour de 2 % et croissance en progression
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, le 11 septembre 2025, le maintien de ses taux directeurs. Une décision qui s’appuie sur une inflation désormais stabilisée autour de l’objectif de 2 %, ainsi qu’une croissance légèrement révisée pour les années à venir.
Décision monétaire de la BCE : une pause stratégique
Le Conseil des gouverneurs a choisi de ne pas modifier les trois taux directeurs, confirmant une approche réunion par réunion, strictement dépendante des données économiques.
La BCE continue de fonder ses choix sur trois critères :
- l’évolution des perspectives d’inflation et des risques associés ;
- la dynamique de l’inflation sous-jacente ;
- la force de la transmission monétaire.
Aucune trajectoire prédéfinie n’est annoncée. L’institution rappelle toutefois sa capacité à ajuster ses instruments pour garantir la stabilité des prix et une transmission efficace.
Projections d’inflation : une normalisation en cours
Les dernières prévisions confirment une désinflation progressive :
- 2025 : 2,1 %
- 2026 : 1,7 %
- 2027 : 1,9 %
L’inflation hors énergie et alimentation reculerait de 2,4 % en 2025 à 1,8 % en 2027, portée par un euro plus fort et une modération salariale.
En août, l’inflation s’établissait déjà à 2,1 %, contre 2,0 % en juillet, avec :
- les services à 3,1 %,
- les biens à 0,8 %,
- l’inflation sous-jacente à 2,3 %.
Croissance économique : un horizon plus favorable en 2025
La BCE a revu légèrement à la hausse ses prévisions de croissance pour 2025, désormais attendue à 1,2 % contre 0,9 % précédemment. Pour 2026, la croissance est abaissée à 1,0 %, tandis que 2027 resterait stable à 1,3 %.
L’activité au premier semestre 2025 a progressé de 0,7 %, avec un marché du travail robuste (chômage à 6,2 % en juillet). À moyen terme, la consommation des ménages devrait être soutenue par la baisse du taux d’épargne et l’amélioration progressive des conditions de financement.
Parallèlement, l’investissement bénéficierait d’un double levier :
- la détente monétaire déjà amorcée,
- des impulsions publiques fortes, notamment dans les infrastructures et la défense.
Conditions financières : un crédit en amélioration
Malgré la remontée des taux de marché à court terme, la transmission des baisses précédentes se poursuit :
- le coût des prêts aux entreprises a reculé à 3,5 % en juillet (contre 3,6 % en juin),
- les prêts et émissions obligataires se sont accélérés,
- le taux moyen des nouveaux crédits immobiliers est resté stable à 3,3 %, soutenant la reprise du crédit hypothécaire.
Enjeux structurels et perspectives
La BCE insiste sur l’urgence de renforcer la compétitivité européenne. Ses recommandations portent sur :
- l’achèvement de l’union des marchés de capitaux et de l’union bancaire ;
- la mise en place d’un cadre pour un éventuel euro numérique ;
- une meilleure résilience face aux chocs extérieurs (taux de change, chaînes de valeur, tensions commerciales, climat).
Conclusion : une politique de stabilité dans l’incertitude
En maintenant ses taux directeurs inchangés, la BCE privilégie une approche prudente. L’inflation converge vers l’objectif de 2 % tandis que la croissance reste modérée mais résiliente. La banque centrale reste prête à ajuster ses instruments si nécessaire pour assurer une stabilisation durable de l’économie européenne.
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